Le magazine des accessoires de mode

Maroquinerie

Sestra

Alliage cuir et pierres fines

Faire du luxe à prix accessible : cette stratégie commerciale est la lame de fond des jeunes marques françaises qui souhaitent se développer dans le contexte économique actuel.

Encore faut-il en avoir les moyens… Conçue en janvier 2012 et lancée en octobre de la même année, Sestra s’inscrit dans ce sillage avec un positionnement « Made in Europe » (fournisseurs et tanneurs – Rémy Carriat, Pro’Peaux…, ateliers de fabrication, conception et finalisation), qui lui confère une belle image. L’initiative revient à Clothilde et Charlotte de Mandat Grancey, respectivement styliste-modéliste et responsable commerciale et communication. « J’ai moi-même commencé à démarcher des magasins » explique Charlotte. Première ouverture de compte : la boutique de l’hôtel Crillon. Forte de cette réussite, elle séduit des points de vente sélectifs parisiens (le concept store 66 Champs Elysées, le multimarques The Space). En octobre 2013, Sestra intègre la pépinière ADC (Au Delà du Cuir) qui lui permet de bénéficier de conditions préférentielles pour ses approvisionnements. N’étant plus soumise à des minima de commandes matières et volumes de production, la marque conserve son aura tout en baissant ses prix. Ainsi, la pochette Gaïa, un best-seller, 21×23 cm, en taurillon grainé, ornée d’une pierre fine (améthyste, quartz, turquoise…), passe-t-elle de 255 à 175 €. Puis Sestra optimise ses ventes grâce à sa présence sur les salons Who’s Next et Première Classe, financée par ADC (à 100 % pour le 1re session, à moitié par la seconde). Mieux représentée en boutique, elle est, de fait, suivie par la presse grand public. Aujourd’hui, elle peut étendre ses gammes : pochettes, cabas, petite maroquinerie et, pour le printemps-été 2015, besaces et shopping bags, en taurillon, façon galuchat ou crocodile, vachette, agneau, veau velours avec des empiècements en perche du Nil et cuir de saumon tanné, pour un prix allant de 175 à 460 €. Sestra vient même d’ouvrir une boutique, en nom propre, à Paris rive gauche (99 rue du Bac 75007 Paris). Cet exemple prouve, si tant est que ce soit encore nécessaire, combien l’harmonisation de la relation entre les acteurs de la fabrication et de la commercialisation permet de prétendre à un certain niveau de facture, tout en s’adaptant à la réalité d’un marché qui ne soit pas (trop) de niche. Amis maroquiniers, à vous de relayer…