Fanny Bessec : « Il est essentiel de garder un salon national comme CRECENDO »
C+ accessoires est allé à la rencontre de détaillants chausseurs pour savoir quel était leur état d’esprit, à la veille du salon de la chaussure CRECENDO, qui se tient du 1ᵉʳ au 3 septembre 2024, au parc Floral.
Ici, Fanny Bessec, responsable des enseignes Bessec, FiiT by Bessec, Mephisto (Saint-Malo et Lorient) et Chausser (18 boutiques en Bretagne et au Havre) et de deux sites internet.
Par Florence Julienne
Comptez-vous visiter le salon CRECENDO en septembre 2024 ?
Oui, bien sûr. Dans notre profession, il est essentiel de garder un salon national : pour voir ou revoir les collections, car les achats demandent une certaine maturation ; pour découvrir de nouveaux fournisseurs et pour croiser nos consœurs/confrères du reste de la France ou les fédérations/groupements comme la FDCF et ANWR-Garant. Un salon, ce sont aussi des échanges, des rencontres. Il n’y a que sur un salon national que l’on peut les rencontrer.
Les salons régionaux ont pris beaucoup de place, notamment pendant la période Covid, et nous étions contents d’avoir ces salons. Mais il ne faut pas que cela déséquilibre l’ensemble. Crecendo doit perdurer, surtout dans la transformation rapide que notre métier connait. Nous nous posons tous les mêmes questions ; nous avons les mêmes problématiques avec certains partenaires, les mêmes sujets RH…
De même, la presse professionnelle est importante ! Il ne reste plus que C+ accessoires et L’Essentiel de la Chaussure : ils sont une source d’informations pour nous chausseurs. L’idée qu’il n’y aurait plus de supports de communication, papier ou numérique, ou de salon national me préoccupe.
Quid de la concomitance avec les Jeux Paralympiques ?
Étant en province, nous sommes moins stressés que les Parisiens à leur approche. L’année dernière, les hôtels dans lesquels nous avons l’habitude de réserver annonçaient 750€ la chambre au lieu de 150. Nous nous sommes demandés comment nous allions pouvoir venir. Au final, ce n’est pas le cas, nous avons trouvé un hôtel à Vincennes sans problème.
Quelles tendances allez-vous privilégier pour les chaussures printemps-été 2025 ?
Pour anticiper les tendances, nous avons commencé la saison avec le salon Expo Riva Schuh. Les fournisseurs ne prennent pas trop de risques. Les deux tendances qui émergent sont les styles Birkenstock et la Samba d’Adidas. C’est un peu monotone.
Quid de l’état du marché ?
On ne va pas se cacher que nous avons fait, en avril/mai, une saison catastrophique à cause de la météo. Mais une mauvaise saison signifie également de bonnes soldes, ce qui est le cas. Nous ne passerons pas de commandes de sandales avant septembre.
Que pensez-vous de la diversification du salon CRECENDO vers la maroquinerie ?
Nous ne faisons pas de maroquinerie, mais beaucoup de détaillants en font, ce sont des métiers liés. Historiquement, nous avions des magasins de maroquinerie qui ont été repris par une de mes cousines, donc nous n’avons pas cette culture de mixer les deux produits. De plus, nous n’avons pas la place !
Que pensez-vous de la concurrence des boutiques de prêt-à-porter ou des concept stores ?
Aujourd’hui, il y a de la chaussure partout. Je ne sais pas s’ils en vendent beaucoup… c’est un métier. J’ai plus peur d’un site comme Vinted. La seconde main est un mouvement de fond.