Le magazine des accessoires de mode

Accessoires textiles, Actualités, Bijoux, Chaussures, Maroquinerie

Interview

Paperz-ip permet de lutter contre la contrefaçon et la concurrence déloyale

En matière de design ou de textes, le premier à avoir créé une œuvre est en droit d’en revendiquer la paternité. D’où le bien fondé de Paperz-ip qui source, via sa documentation, l’origine des textes, visuels et des objets (accessoires de mode et autres). Interview exclusive de sa fondatrice, Camille Champion.

Propos recueillis par Florence Julienne

Comment vous êtes-vous lancée dans l’aventure Paperz-ip ?
Je travaillais dans le domaine de la communication (relations presse, publicité, marketing), dans la mode et pour le luxe, à Paris. Rien à voir avec la propriété intellectuelle, ni avec la documentation. J’ai identifié un besoin grâce à des amis confrontés à une problématique de propriété intellectuelle. Pour contrer les concurrents, des petits malins déposaient des modèles dans des registres comme l’INPI alors même qu’ils n’avaient rien créé.

En matière de design ou de textes, c’est le premier à avoir créé une œuvre qui est en droit d’en revendiquer la paternité.  Il fallait donc prouver qu’ils n’avaient rien créé. J’ai alors commencé à fréquenter les brocantes et les vide-greniers et à conserver ce que les gens jettent habituellement : des brochures, des catalogues ou des magazines datés.

Je les ai classés par types de produits et par dates afin de constituer une sorte de bibliothèque papier. Nous avons des versions numériques, mais nous gardons le papier qui constitue une preuve irréfutable. Nous stockons dans nos bureaux, à Perpignan.

Pour ce qui est des accessoires de mode – chaussures, sacs, bijoux, lunettes, nous avons des catalogues commerciaux ou des magazines (Marie-Claire, des années 40 à aujourd’hui ; Elle des débuts à aujourd’hui…).

Pourquoi avoir acquis l’ensemble des magazines C+ accessoires (de 1990 à nos jours) ?
Nous sommes abonnés depuis 2010. C+ accessoires est le spécialiste des accessoires de mode. Les autres magazines en notre possession sont des généralistes avec de la mode, du design, de la high tech, de la puériculture… C’est plus éclectique. C+ accessoires complète une bibliothèque orientée luxe avec des marques grand public plus accessibles. Nous l’avons utilisé dans le cadre de recherches spécifiques.

Quels types de prestations proposez-vous ?
Nous intervenons à deux niveaux :  avant de lancer un modèle, nous effectuons des recherches préventives d’antériorité pour éviter les litiges pour contrefaçon ou concurrence déloyale ; notre deuxième intervention s’inscrit dans le cadre de litiges qui ont déjà éclaté. Dans ce cas, les deux parties souhaitent savoir qui est à l’origine de la création d’un modèle pour pouvoir revendiquer des droits d’auteur.

De combien de personnes est constituée l’équipe ?
Nous sommes une petite dizaine, la plupart des documentalistes, ou plutôt des recherchistes, qui alimentent le fonds, chacun dans un domaine de compétences. La mode représente la moitié de notre activité. Les It bags, par exemple, sont des produits qui restent dans le temps. Les enjeux sont énormes.

Avez-vous recours à l’Intelligence Artificielle ?
Nous utilisons les outils de reconnaissance visuelle par l’IA sur Internet et dans les registres de propriété intellectuelle comme l’INPI. Pour notre fonds documentaire, nous avons, en complément, un système ICR (Intelligent Character Recognition) qui se sert de l’IA. Mais les résultats ne sont pas encore à la hauteur de nos exigences.

Comment fonctionnez-vous avec vos clients ?
Selon la problématique, nous réfléchissons à une stratégie de recherches, dont découle un nombre de jours nécessaires : nous facturons la journée de travail. Pour le délai standard, sans urgence particulière, nous sommes à moins de 700€ par jour. Pour les accessoires de mode, dans le cadre d’un litige non urgent, nous sommes sur 5 jours de travail. Pour un état du marché à titre préventif, c’est 1 jour de travail pour 1 modèle.