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Le chic à petits prix

Vanessa Wu : chausseur au féminin

Vanessa Wu et son frère Xavier ont lancé leur marque éponyme de chaussures, il y a 10 ans, avec l’envie d’offrir une alternative au cuir.

©F.Boggia

Ils sont jeunes, ambitieux, courageux. Ils ont la mode chevillée aux pieds. Et ils ont un credo : le synthétique… c’est chic ! Vanessa Wu et son frère Xavier ont lancé leur marque éponyme de chaussures pour femme, il y a 10 ans, avec l’envie d’offrir une alternative au cuir. La solution ? Miser sur des matières fantaisie de qualité : « nous travaillons beaucoup les aspects suédine par exemple avec un grammage 2,5 fois plus élevé que le poids traditionnel ».
Les matériaux utilisés pour la tige écartent le cuir, mais la fratrie veille à glisser des semelles intérieures en tissu respirant. Le confort des chaussures contribue grandement à leur succès.
Une faiblesse survenue au pied, au cours de la croissance, concentre la force créative de Vanessa : contrainte de porter des semelles sur-mesure, elle choisit ses souliers selon des critères spécifiques. « Ma sœur teste toutes les paires avant leur mise en production », confie Xavier Wu.

Sensibilité luxe

Cet indispensable bien-être s’associe aujourd’hui à une sensibilité luxe. Passée chez Lanvin, aux côtés d’Alber Elbaz, en tant qu’assistante chef de produit, la créatrice a érigé trois piliers fondateurs pour sa marque: « style, confort et légèreté. » Installée à Los Angeles, elle scrute les nouvelles tendances qui émergent outre-Atlantique et les adaptent pour une clientèle férue de mode.

Une centaine de nouveaux styles intègrent, chaque saison, la gamme scindée en deux lignes distinctes : la ville et le sport. En termes de volume, les deux styles se trouvent à parts égales dans l’offre. En valeur, la gamme sportive rafle 70 % du chiffre d’affaires réalisé. « La fourchette de prix s’étire de 60 à 100 € en moyenne. Notre modèle iconique est vendu à 69 . Il s’agit de la basket Eclair, dotée d’une plateforme de 2,5 cm et d’une semelle vulcanisée (procédé chimique qui confère durabilité et flexibilité, N.D.L.R). »

La basket Eclair, best-seller depuis 2017

Propulsé en tête des ventes depuis 2017, ce modèle footwear à bout rond et semelle blanche est taillé dans un similicuir, décoré d’une découpe or en forme d’éclair et fermé avec trois scratchs parallèles. « Porté avec un jean moulant, un sweat à capuche et un manteau ceinturé pour un look sporty-chic, il assure une allure résolument contemporaine. Nous la proposons dans une vingtaine de déclinaisons ».

Les « tiags » reprennent du service

La spécialiste de l’actualisation met en avant des santiags, très Seventies dans l’âme. Certaines adoptent des bi-matières, dans un mélange de simili cuir et faux daim, ou s’essaient au bicolore contrastant, en beige et noir. Des Dad shoes, ces derbies noirs à semelles crantées oversize, font également leur apparition. Des cuissardes en suédine stretch, à talons trapèze et bouts carrés ont également trouvé leur place. Les détails font la différence : ici ce sont des plateformes et des talons en bois, là des lanières gros grain et des broderies colorées. Vanessa Wu attire l’œil. Produite majoritairement en Asie, la collection accueille depuis cet hiver des boots de pluie en provenance d’Italie ou des Dad shoes du Portugal.

Un stand à Citadium Caumartin Paris

©F.Boggia

« Le marché de la chaussure s’est beaucoup digitalisé », constatent les dirigeants, soucieux malgré tout « de privilégier le commerce traditionnel ». 90 % de la diffusion reste assurée par les magasins multimarques. Quelque 600 adresses réparties en France, en Asie du Sud Est et aux Etats-Unis, accueillent aujourd’hui Vanessa Wu, qui fait une entrée remarquée avec ses nouveaux modèles à Citadium Caumartin à Paris.

Wu are you?

©Agence Upperpub

Pour accompagner cette implantation, la marque s’est offert une nouvelle identité et une première campagne publicitaire, orchestrée par Thomas Mondo, agence de stratégie et création Bel-Ami. Celui-ci a choisi la France et la Belgique pour accroître la visibilité du label à travers plusieurs villes : Paris, Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Anvers, Gand, Namur et Liège. Rythmées par des damiers noirs et jaunes, placardées dans le métro et dans le quartier des grands magasins parisiens les affiches interrogent : Wu are you? Gageons que les femmes sauront se prêter au jeu de cette petite introspection… en trouvant chaussure à leur pied !

Par Marie-Emmanuelle Fron © Spaniard Studio