Les sneakers écoresponsables
L’écoconception est la tendance émergente pour le printemps été 2022. La sneaker en est la preuve. Reportage sur le salon Impact, organisé en septembre 2021.
Des sneakers green ! Voici la réponse de la génération basket — concernée par le réchauffement climatique — aux attentes du marché pour un best-seller, non-genré, à la fois urbain et sport. Ces chaussures écoresponsables sont réalisées en recyclant le plastique, en utilisant de nouveaux matériaux, qui se substituent au cuir ou non-polluants, et bénéficiant d’une fabrication en circuit court. En l’occurrence, les modèles cités ci-dessous proviennent toutes d’usines portugaises, installées près de Porto. Mais comment se fait-il que ces baskets si vertueuses aient encore du mal à s’imposer sur le marché ? Raison suggérée : le prix. Pourquoi payer une sneaker entre 115 et 240 €, alors qu’il est facile de trouver une paire de Stan Smith à environ 60 € sur le Net ? ! Il faut espérer qu’une demande croissante permettra au prix de revient de baisser et que ces jeunes entrepreneurs français sauront se distinguer face à une industrie qui peaufine sa responsabilité sociale et environnementale.
Par Florence Julienne © Spaniard Studio
ME. LAND
Pourquoi produire ce qui existe déjà ? Dior, Hermès, Lanvin, Kenzo… Frédéric Robert a tout quitté pour réaliser son rêve : lancer sa propre marque et, en l’occurrence, Vivace. Cette sneaker à l’allure rétro est écoconçue à partir de déchets plastiques, repêchés en mer, transformés en fils (Seaqual). Les semelles sont des chutes de gommes provenant d’autres marques. Les petits points de couleurs sont des éclats de bouchons. La colle est du latex, donc 100 % vegan (Peta Approved Vegan). 145 €.
AQTE2
A, animal free. Q, quality. T, transparence. E, ecological-environnemental. Bruxelles, au style vintage, est composée de matières recyclées : bouteilles de plastique (8 en moyenne pour une paire), coton (lacets), polyester (fils de couture), caoutchouc / liège (semelle), déchet de maïs (doublure). Une sneaker green, vegan et une communication qui s’appuie sur un atelier de fabrication portugais, qui recycle ses chutes de production et s’engage à planter un arbre à chaque paire produite. 140 €.
UBAC
Inspiration running pour Vola, un article en laine récupérée de pulls achetés dans des bornes de relais vêtements, défibrés et dont les fils sont ensuite tissés dans le Tarn (Brassac). Une basket écoresponsable, thermorégulatrice, respirante et antibactérienne ? De quoi réjouir les amateurs dont les pieds sont très souvent sujets à la transpiration, aux mauvaises odeurs et aux champignons. Les semelles sont en green EVA, un bioéthanol à base de canne à sucre, alternative à l’EVA, matière pétrochimique utilisée dans l’industrie classique. 115 €
O.T.A
On the Asphalt. Arnaud Barboteau a travaillé dans l’industrie de masse avant de lui tourner le dos, dégoûté par ce qu’il y a vu. L’esprit on the road pour de nouvelles aventures plane donc sur le modèle Glencoe, une chaussure green qui aide, en plus du caoutchouc recyclé, « de vieux pneus à reprendre la route et à faire encore quelques kilomètres sur l’asphalte ». La tige des modèles est en cuir issu de gants de jardin usagés. Les lacets et la semelle intérieure proviennent des bouteilles plastiques égarées en mer. 170 €
PANORAMA
Cette sneaker de ville est réalisée en Apple Skin (Frumat), soit 22 % de déchets de pommes issus de l’agroalimentaire. Son toucher se rapproche du cuir. Sur le plan environnemental, la suite de la composition — 19 % coton, 25 %, polyester, 34 % polyuréthane — est améliorable. La toile, doublure, semelle intégrée et lacets sont recyclés du coton, polyester et de bouteilles plastiques trouvées en mer. La semelle extérieure est un mix de caoutchouc naturel/recyclé/synthétique. 139 €
UMOJA
Pourquoi recycler quand on ne pollue pas ? Umoja, unité en swahili, a actualisé son work process pour concevoir des sneakers 100 % végétale et sans plastique. Mmea est en coton bio (Burkina Faso), lin et chanvre (France). La semelle est fabriquée à base de lait d’hévéa — Lactae Hevea (Reltex) — qui est coulé dans une forme, cuit au bain-marie puis séché. Dixit le fabricant, « les milliers d’alvéoles exaltent les vertus de confort, légèreté, élasticité et souplesse aux semelles ». 240 €