Un escarpin signé Mauboussin

Des escarpins vendus dans des bijouteries ? Quelle drôle d’idée ! Pourquoi pas des sacs ?! Et bien, c’est pourtant l’expérience que tente le joaillier Mauboussin.

La création d’accessoires de mode, qui dépasse la sphère de la bijouterie/horlogerie, va-t-elle marquer un tournant dans la longue histoire Mauboussin ? La diversification a commencé par des sacs, réalisés en partenariat avec Lancel (époque Richemont).

Si l’aventure s’est arrêtée avec le rachat de Lancel par Piquadro, elle est toujours présente à l’esprit de Franck Nemarq, directeur marketing et commercial, qui expérimente aujourd’hui un nouvel accessoire : la chaussure pour femme.

The shoes par Mauboussin

Le seul et unique modèle proposé est un escarpin en chèvre velours, nanti d’un talon de 8 cm pour une cambrure de 7 cm. Fabriqué en France dans un atelier spécialisé, il est décliné en noir et beige, intérieur cuir bleu foncé, couleur emblématique de Mauboussin. Un article confort, classique, commercialisé 295 €. Le + ? L’étoile Mauboussin, rivetée en zamac nickelé, apposée sur le cou-de-pied. L’étoile à quatre branches, motif universellement compris et jusqu’alors réservée aux bagues, pendentifs ou puces d’oreilles est « un sigle d’appartenance, cher à notre clientèle, confie Franck Nemarq. Pour nous, c’est un nouveau métier. Nous n’avons pas l’intention de développer une gamme, mais de laisser ce modèle s’installer en boutique et on line jusqu’à la fin de l’année 2021. Nous avons laissé la liberté aux responsables de magasins de disposer des chaussures comme ils l’entendaient ».

Une expérience quasi inédite : des escarpins aux côtés des bijoux !

Présenter des chaussures aux côtés de bijoux et de montres est assurément une approche merchandising originale. De là à développer une stratégie de marque globale ? « Pas encore », assure-t-il, préférant commencer par son propre réseau de distribution (80 boutiques en France et une vingtaine à l’étranger) pour gagner en expérience. Les Galeries Lafayette, actionnaire majoritaire de la marque aux côtés du Fonds Mirabaud, sont potentiellement intéressées de distribuer ce nouveau produit ; mais il faudra attendre encore un peu avant que la bonne centaine de bijoutiers horlogers qui revendent Mauboussin soit sollicitée. « Aller au-delà de cette cible avec les chausseurs ou les boutiques semble presque plus naturel, nous n’excluons rien », conclut le dirigeant.

Par Florence Julienne