Les temps changent ? En 2018, Élodie Cresto quitte Paris et la grande distribution pour ouvrir une maroquinerie. Un choix guidé par une étude de marché qui lui indique une place libre dans le centre commercial Corsaire, à Borgo, près de Bastia, en Corse. Elle vend : Guess, Nat&Nin, Biba, Liu Jo, Lancaster, Pourchet, Virginie Darling… En 2022, les propriétaires de la boutique de chaussures, située en face d’Écrin Maroquinerie, partent à la retraite et mettent en vente leur affaire. Élodie Cresto traverse la rue, rachète le fonds de commerce et se lance dans l’aventure d’une offre complémentaire, constituée de chaussures et bijoux.
« En maroquinerie, il y a des mois creux (octobre, mars et avril), nous explique la dirigeante. En tant que présidente de l’Union des Commerçants du Centre Commercial Corsaire, je me suis rendue compte qu’à cette période, mes confrères vendaient des chaussures ». Résultat : elle consacre son premier espace de 35 m² aux bagages (Samsonite, Cabaïa, Eastpak, American Tourister, Lipault) et ouvre une boutique multi-accessoires, en face, sur une surface de 90 m² (l’ancienne boutique + celle de l’agence Allianz également vacante). Un changement de casquette professionnelle facilité par le fait que l’ancien magasin est positionné sur le même niveau de gamme. Élodie Cresto récupère ainsi les marques précédemment vendues : Timberland, Ash, Colmar, Azzaro hommes, Bibi Lou, Lui Jo, Semerdjian…
À la proposition chaussures, elle adjoint Les Georgettes— « des bijoux Fantaisie réalisés à base de cuir qui matchent bien avec l’ensemble » — et Les Cadettes, propriétés du groupe Altesse.

Pour la décoration, l’entrepreneuse fait rénover les locaux. Elle privilégie le blanc et le bois, créant une ambiance contemporaine et naturelle. Côté agencement, elle attribue une place importante à la maroquinerie et investit dans un mobilier sur mesure pour exposer les chaussures. Les univers disparates donnent une impression de volumes. « Nous aimerions tous avoir des boutiques épurées, mais Internet nous contraint à avoir un large choix », précise-t-elle. Seules les vitrines sont thématisées : couleurs, matières, décoration de Noël…
Pour apprendre son nouveau métier de chausseur, elle conserve l’ancienne vendeuse, qui lui permet de garder le contact avec la clientèle acquise précédemment. En complément, elle dispose de 3 vendeuses titulaires et 2 alternantes. Son credo ? Offrir un service (accueil, SAV…) qualitatif pour fidéliser sa clientèle. « Le plus compliqué dans la vente de chaussures, c’est la gestion des stocks », souligne Elodie Cresto. De fait, pour le sourcing elle se laisse le temps de « voir comment cela fonctionne. Lancaster cartonne, de même que Ash et Bibi Lou. D’un point de vue mode, les mocassins, bottines et santiags répondent à l’attente de mon marché pour l’automne hiver 2022-2023 ».
Reste à savoir si cette offre additionnelle, au-delà de représenter une tendance générale de diversification des boutiques d’accessoires de mode, saura un jour égaler, voire dépasser, la maroquinerie…