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Le bon rapport qualité-prix : le Credo de Larralde Chaussures

Comment assurer la pérennité d’un magasin de chaussures multimarques ? Pour le savoir, nous avons interviewé un professionnel, chausseur depuis 5 générations : Nicolas Larralde.

Propos recueillis par Lydia Christidis et Florence Julienne

Magasin Larralde Chaussures

Chaussures Larralde Bayonne

Chaussures Larralde Biarritz

D’où vous vient cette passion pour le métier de chausseur ?

Dès l’âge de 5 ans, j’ai grandi dans la boutique familiale et baigné dans l’univers de la chaussure. J’ai vite compris que j’en ferai mon métier ! J’ai tout de suite aimé le contact client, le chaussant, les belles matières. Ma famille m’a transmis cette passion.

Quels genres de souliers trouve-t-on dans vos  boutiques ?

Nous avons aujourd’hui 5 boutiques en centre-ville — 3 à Saint-Jean-de-Luz, 1 à Bayonne, 1 à Biarritz — et un outlet. Nous proposons deux sélections de produits, qui nous permettent de chausser une large clientèle.
Pour la partie haut de gamme, nous travaillons avec de nombreuses fabriques italiennes dont les articles sont vendus entre 300 et 600€. Ces ateliers étant des sous-traitants de maisons prestigieuses, nous pouvons distribuer des chaussures qualitatives à un prix beaucoup plus abordable. Pour moi le luxe, ce n’est pas qu’une marque, c’est un rapport qualité-prix. Pour souligner notre différence, nous introduisons dans nos collections des matières d’exception : alligator, python (Jo Ghost), cordovan (Paraboot), agneau plongé (Lorenzo Masiero).
Nous présentons également un large choix de sneakers — 40% de notre chiffre d’affaires—, en privilégiant le made in Europe (Prematia, Voile Blanche).
Notre deuxième segment de produits — 50% de notre chiffre d’affaires — est plus traditionnel, avec un positionnement prix entre 70 et 200€ (Birkenstock, Pataugas, Campers, Paladium, Mephisto), en évitant au maximum la fabrication asiatique. Confort, bottines, sneakers…nous chaussons toute la famille.

Comment vendre des marques qui ne cultivent pas leur notoriété ?

Concernant notre offre traditionnelle, la plupart des marques communiquent dans la presse, à la télévision, sur Internet… Cela nécessite des moyens que n’ont pas nos petits ateliers, qui utilisent à moindres frais les réseaux sociaux. Quant à nous, nous avons pris le parti de cultiver et soigner nos clients depuis des années : nous les chaussons, leur proposons de cirer leurs chaussures, changeons leurs lacets… Nous faisons aussi appel à NKH ou Dressed, qui customisent les souliers. Ce lien de confiance établi nous autorise à proposer des griffes peu distribuées.

Comment dénichez-vous ces produits atypiques ?
Accompagné de ma femme et de Kevin, notre manager, nous essayons de visiter tous les salons : Crecendo, Première Classe Tuileries, Who’s Next, Micam… Nous sommes fidèles à nos fournisseurs, mais nous sélectionnons en général une dizaine de nouveaux labels par an.

Êtes-vous tenté de vendre autre chose que des chaussures ?
Nous sommes à 90% chausseurs. Nous renforçons cependant notre référencement produits avec de la maroquinerie — notamment Campomaggi avec qui nous collaborons depuis de nombreuses années — ou tous les petits accessoires indispensables tels chaussettes, pochettes, bijoux… Et nous venons d’intégrer des bougies Baobab sur notre boutique de Saint-Jean-de-Luz.

Pourquoi avoir rénové tout récemment votre magasin rue Mazagran à Biarritz ?
Nous avons décidé de revoir le concept de nos boutiques. La ligne directrice ? Place aux produits ! Nous avons opté pour une atmosphère plutôt cocooning-bohème chic, chêne clair et blanc avec quelques touches de couleur.

Pourquoi avoir ouvert, il y a 5 ans, un outlet ?
Nous essayons de ne pas trop solder, mais le stock est le problème de tous les multimarques français : c’est de la trésorerie bloquée ! Cet outlet nous permet à la fois de liquider le stock et aussi de garder des magasins bien tenus avec toujours des nouveautés.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui veut se lancer dans la profession de chausseur ?

Collaborer avec des marques connues est essentiel pour faire venir la clientèle, mais il faut veiller à ce qu’elles ne soient pas toujours en soldes sur Internet ! Il faut savoir aussi dénicher des produits moins diffusés, qui permettent de marger davantage, tout en apportant un bon rapport qualité-prix… et de se distinguer de son voisin !

Larralde Chaussures
17 personnes – 5 millions d’euros de CA
5 boutiques en centre-ville : 3 à Saint-Jean-de-Luz, 1 à Bayonne, 1 à Biarritz
+ 1 boutique outlet

Marques distribuées
50% de chaussures moyen de gamme (incluant chaussures de confort) : Birkenstock,  Mephisto, Aliweel, Arche, Black Stone, Pataugas, Palladium, GH Bass, Hirica, Llod, Timberland, Ugg, Remonte, Ara…
50% de chaussures haut de gamme : Officine Creative, Campomagi, Free Lance, Paraboot, Heschung, Botega de Lisa, Chie Mihara, Homers, Jo Gohst, Lorenzo Maziero, Sturlini…